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 Background Aryan

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Aryan
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Aryan


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Date d'inscription : 02/10/2018

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MessageSujet: Background Aryan   Background Aryan EmptyMar 9 Oct - 14:44

Il est difficile pour moi d’évoquer mon passé, car il me rappelle à quel point ma vie est un puzzle dont certaines pièces sont manquantes. Je n’ai pas connu mes parents. La seule chose que j’ai gardé d’eux, c’est cette tâche sur mon épaule, dont la forme évoque sommairement celle d’un griffon. C’est le seul testament qu’ils m’ont laissé. Mon père, celui qui m’a élevé, était un homme valeureux. J’ai grandi dans le village de Katibe, sur les berges du nord-ouest de l’Ardune. Bien que la poigne de l’Ombre du nord n’était pas aussi ferme dans notre région que dans d’autres, nous vivions tout de même dans la terreur du passage d’une troupe Orc ou des légats chargés de collecter la dîme.

Jacen, mon père, était le meunier de Katibe. Nous possédions un moulin à eau. Et si ce dernier datait de l’ère du roi, il était encore en assez bon état pour assurer une production suffisante pour le village et les hameaux environnants, malgré les taxations du Clergé d’Izrador qui alimentaient les troupes de guerre sur le lointain front d’Erethor. A chaque passage des légats, mon père m’ordonnait de me cacher dans un renfoncement rocheux creusé par les eaux de l’Ardune sous le Moulin, à proximité de la roue en bois.

Malgré la peur, je peux dire que ces années furent heureuse. Mon père était sévère, mais aussi bon. Le soir, lorsque les travaux de la journée étaient achevés, il prenait de longs moments pour me parler du passé, de l’ère des rois, avant que ne se lève pour la troisième fois l’Ombre du nord pour cette fois-ci asservir les peuples libres d’Eredane. Nous recevions aussi des visites que je prisais particulièrement. La famille gnome Framboisier s’arrêtait fréquemment lors de leur périple le long du fleuve Eren pour troquer quelques biens avec les habitants du village. Le patriarche des Framboisiers devisait souvent avec mon père le soir venue, à la lueur de la bougie. Moi, je préférais passer ces heures à jouer avec Ludmilla, leur fille cadette, avant que nous ne nous endormions de fatigue. Le lendemain, les gnomes étaient repartis. Nous recevions également régulièrement la visite d’Atrash, un vieil homme sévère. Il ne venait que la nuit, et il me faisait aussi peur que les légats. Il demandait systématiquement à me voir. Il m’examinait alors de ses yeux gris, la mine dure, sans mot dire. Puis il s’entretenait avec mon père. C’est lors de l’une de ses visites qu’il a remis l’arme à mon père. Une longue épée, reflétant la lueur de la bougie dans son acier irisé, et dont la garde travaillée s’achevait sur la représentation travaillée d’un griffon tandis que la lame était couverte de runes. Il a alors dit à mon père que Justice, cette lame, était mon héritage, et qu’il devait m’exercer à la pratique guerrière. Je suis à présent sûr que le vieil homme savait que je les observais sous mes yeux mi-clos, allongé sur ma couche de fortune à quelques mètres d’eux.

Dès le lendemain, Jacen commençait mon entraînement, non sans m’avoir fait promettre de taire nos longues heures de pratique auprès des autres habitants du village. J’ai tenu promesse. Pendant un temps…

L’année de mes 14 ans, j’étais déjà un garçon robuste et agile, bien plus fort et autonome que les autres garçons de Katibe. Plusieurs évènements sont venus perturbés la vie que j’avais toujours connu. Malgré les récriminations de Jacen, je passais de nombreuses heures de mon temps libres dans les bois du centaure, qui flanquait notre village et s’étalait sur plusieurs kilomètres vers le nord en longeant le fleuve Eren. C’est au cours de l’une de mes explorations que je le trouvais allongé sous les feuilles d’un vieux saule pleureur. Gothrok. L’orc était étendu là, l’empennage d’une flèche dépassant de l’une de ses épaules. Allongé sur le dos, le vieil orc essayait de saisir le bâton qui gisait à moins d’un mètre de sa position sans y parvenir. Alors que j’approchais, il y renonça, vaincu. D’une voix sifflante, ses premiers mots furent : « Tu ne devrais pas traîner ici, petit. Des membres de mon espèce rôdent à ma recherche et ils seraient certainement ravi d’ajouter de la chair fraîche à leur dîner en plus d’afficher ma tête à leur ceinture en guise de trophée ». Encore aujourd’hui, je ne sais pour quelle raison je lui demandais alors comment je pouvais l’aider. On dit que l’inconscience est le pêché de la jeunesse. Mais c’est aussi ce qui fut à l’origine de l’amitié qui me lie désormais au vieil arcaniste renégat. En l’aidant à regagner sa demeure dans les bois, et en suivant ses commandes pour lui réaliser des onguents de guérison, je me suis fait un ami à la fidélité inébranlable, malgré le fossé entre nos espèces. Après cette rencontre, je passais régulièrement voir le vieil orc, tant pour le plaisir de sa compagnie que par intérêt pour ces histoires sur le Nord. Gothrok avait appartenu à la tribu de la Matrone furieuse, mais son don pour les Arcanes magiques en avait fait un être ostracisé par les siens et il fut bientôt chassé comme renégat. Réfugié dans le centre de l’Eren, il vivait là en reclus. Je ne révélais à personne mes liens d’amitié avec l’orc, bien trop conscient que cela nous poserait à tous deux des problèmes.

Ainsi passèrent 3 années supplémentaires, au cours desquelles, je travaillais dur au moulin pour aider mon père, m’entraînais aux arts de l’épée en sa compagnie et passait le reste de mon temps libre avec Gothrok. Les visites des Framboisier se raréfiaient, tout comme les passages d’Ashtrak. Il pressait alors Jacen de rejoindre l’ordre des Gardiens de l’Eren en ma compagnie. Jacen éludait toujours la question. C’est trois semaines avant mon 18ème Arc de Halail que mon destin bascula complètement. J’étais parti seul au champs de blé pour moissonner les blés au sud de Katibe et avant même de l’atteindre, je sus à l’épaisse fumée grise qui surplombait le village comme un prédateur vorace que tout était fini. Je parcourais au pas de course la distance qui me séparait de Katibe après avoir abandonné ma récolte, mais fut suffisamment prudent pour m’arrêter sur une colline à distance respectable afin d'observer ce qu’il se passait dans le village. Le cruel spectacle se révéla bien plus terrible que les craintes que j’éprouvais durant ma course : une troupe d’Orcs incendiait les dernières chaumières encore debout, tandis qu’une légat juchée sur un destrier de guerre se tenait au centre d’un cercle composé des villageois agenouillés. Frêle silhouette sur son énorme monture, ses cheveux aussi blanc que la neige malgré sa jeunesse cascadaient sur sa bure d’un rouge carmin, tandis que ses yeux étaient couverts d’un bandeau noir comme si elle était aveugle. Plusieurs des villageois, des gens que je connaissais depuis mon enfance, n’étaient déjà plus que des corps décapités qui juchaient le sol. D’un geste lent, la femme sortit un objet d'un sac à l’arrière de son cheval. Une tête ! Même de ma position lointaine, mon regard perçant n’eut aucun mal à reconnaître les traits figés par la mort d’Ashtrak. D’un mouvement de balancier, elle envoya la tête rouler au-devant d’un villageois. Avec horreur, je constatais qu’il s’agissait de Jacen. Mon père ne fit pas un mouvement. Alors, d’un mouvement lent, la légat le désigna d’un index d’albâtre. Dans le crépitement infernal des flammes, un Oruk de taille immense même pour son espèce s’avança alors, tenant une Vardaatch démesurée de ses deux mains. Avant même que je n’ai pu esquiver le moindre geste, l’arme s’abattit sur mon père, lui réservant le même sort que les autres villageois. Je hurlais, refusant une réalité bien trop douloureuse. Impossible pourtant que mon cri puisse avoir été entendu avec le bruit du brasier qui consommait les toits de paille et la distance qui me séparait de la scène. La légat tourna pourtant son visage mutilé dans ma direction avant de pointer son doigt dans ma direction en s’adressant à ses sbires orcs.

Je courrais, les yeux pleins de larmes. Instinct de survie ou simple chance, je gagnais les bois du centaure et trouvait refuge auprès de Gothrok sans que mes poursuivants ne puissent me localiser. J’y restais dissimulé plusieurs semaines, avant d’oser retourner à Katibe. Je n’y trouvais que ruines et souvenirs immolés par la furie du poing de l’Ombre du nord. Le moulin où j’avais grandi avait lui aussi été ravagé par les flammes. Mû par une inspiration spontanée, je me glissais dans le renfoncement rocheux sous le moulin et y trouvait l’épée remise par Ashtrak à mon père, Justice. Je m’en saisissais avant de retourner auprès de Gothrok, bien décidé à venger mon père et les membres du village. Gothrok calma mes ardeurs rapidement, et m’obligea pour ma propre survie à en apprendre plus sur Eredane, les peuples qui l’habitent et les sbires de l’Ombre du nord. Lorsqu’enfin il m’estima prêt, il m’expliqua à ma grande surprise qu’il était en contact de longue date avec la Résistance de Baden. C’est donc muni du contact de « Pèse-poisson », un agent de la Résistance qui œuvre sur le dock des vers sous la couverture d’un marchand des produits de la mer que je me mettais en route pour le Promontoire de Baden.
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