Aperçu géographique
Là où les eaux azurs du sud de la Mer de Pellurie rencontre la côte rocheuse, une large péninsule s’avance dans une mer faussement calme. […]
A l’extrémité de ce promontoire, une falaise de pierre grise se dresse au dessus de l’eau. S’accrochant à ses flans et couronnant son sommet, se trouve la cité du promontoire de Baden. Le flanc ouest de la falaise fait face aux eaux de la Mer de Pellurie. Sa surface grêlée par les corniches et les puits de mine porte encore les cicatrices des ouvriers qui exploitèrent longtemps cette morte carrière. Les tunnels peu profonds et les excavations sont désormais utilisés comme logements sordides par les résidents les plus misérables du Promontoire.
Sur les flancs nord et est, le terrain, qui s’élève moins abruptement, est strié par un dédale de canaux et de ruelles qui constituent le quartier de Boismarée. La partie septentrionale de ce quartier abrite l’étouffant bidonville des Docks du ver […]. Demeure des rudes pêcheurs Dorms et des manœuvres de la mine sombre, le bruit court que les Docks du ver sont le dernier bastion des Badens en exil.
Les Docks de pierre s’étendent de l’autre côté du canal de la voie d’Aran. Il s’agit du véritable port du promontoire de Baden où, pendant des siècles, les navires trouvèrent un abri sûr derrière la digue, construite par les nains.
Occupant une partie des flancs nord et est du promontoire, les quartiers artisans et commerçants du Cercle des guildes et du Puits forment le quartier du Soufflet. S’accrochant de manière assez précaire à la face nord, que l’on appelle les Falaises, les taudis fournissent une forme d’abri aux opprimés et aux plus pauvres.[…]
Derrière le cercle des guildes, les nombreuses auberges du Cœur, côtoient dans une proximité étroite et incongrue un nombre ahurissant de temples sinistres et d’églises en l’honneur du dieu sombre. Avec le quartier administratif de la Main royale, ses imposants manoirs et bureaux gouvernementaux et les demeures délabrées du Bastion, le Cœur forme ce que l’on appelle le quartier de la Muraille. Surplombant le tout, le Palais des Baden, autrefois splendide, couronne le promontoire. A l’intérieur de ses murs, les prétendants, intrigants et autres bâtards occupent le palais de la famille Baden, entretenant une mascarade de gouvernement et de pouvoir.
Sur les balustrades délicates de la gracieuse Flèche, une horreur ailée est tapie, là où les diplomates et les émissaires elfes contemplaient autrefois les étoiles. La corruption et le danger pèsent sur le promontoire de Baden, comme une brume épaisse. De ses portes défile une horde sans fin d’orques, fraîchement débarquées sur les Docks de pierre, en partance pour le front de la guerre contre les fées d’Erethor.
La carte du promontoireLa guerre des Ombres
Malgré le sacrifice stratégique de Fedrick Baden à la fin du Troisième Age, le dernier siècle n’a pas été facile pour le Promontoire de Baden. Bien que l’armée conquérante de Jahzir passa peu de temps à soumettre le Promontoire de Baden après l’attaque initiale, L’Ordre de l’Ombre, lui, ne perdit pas de temps pour s’installer et prendre le contrôle de la cîté. L’Ordre a depuis étendu sa corruption et son influence dans tous les secteurs de la ville. Bien que la crainte de représailles de la part des forces secrètes de la résistance prévienne les excès constatés dans la plupart des citées occupées d’Eren, les légats rusés sont parfois parvenus à retourner cette légère résistance à leur avantage. Au cours du dernier âge, le Promontoire fût à la fois un lieu d’exécution et un insidieux pot de confiture où s’agglutinent les mouches.
Les légats les plus haut gradés de l’Ordre ses sont servis des décennies de l’affectation du Promontoire de Baden comme d’une menace et d’un punition pour cajoler et contrôler les moins gradés, en se servant des résistants de Baden comme de bourreaux. Plus inquiétant, la réputation du Promontoire fait de lui un refuge pour les dissidents et les insurgés. La cité constitue donc un point de rassemblement pour les combattants de la résistance en Eredane.
Les Badens en Exil vivent sur le fil du rasoir. Dans l’ombre, ils mènent une guerre de contre-espionnage et une insurrection de grande envergure qui a eu plus d’effets négatifs sur les plans de l’Ombre que tout la résistance sanglante et héroïque de leurs frères nordiques, condamnés. Bien qu’ils prennent uniquement la vie de ceux qui outrepassent les règles silencieuses qui lient les acteurs principaux du Promontoire, le Prince et sa Cour déchue prennent bien garde à ne pas s’en prendre aux leurs. Ceux qui meurent empoisonnés, la gorge tranchée ou frappés par un sortilège sont généralement les victimes involontaires de complots fomentés par des maîtres haut placés dans la chaîne de commandement, par des proches ou par des adversaires plus habiles dans leur art du subterfuge et de l’intrigue.